Église baptiste
Église Évangélique Baptiste… Éclairons chacun de ces termes.
Le mot église vient au départ du mot grec [ekklesia] . Dans son sens premier, ce mot ne désigne pas un bâtiment, mais son contenant : il vise avant tout un ensemble de personnes unies par une foi commune dans le Christ.
Ce mot signifie littéralement : appelé hors de… En effet, les chrétiens sont appelés à vivre dans le monde mais avec une vie spirituelle qui dénote, entièrement basée sur l’enseignement de l’Évangile et le modèle laissé par le Seigneur Jésus.
Le mot évangélique marque la place fondamentale accordée aux Écritures (la Bible) que nous croyons inspirées par Dieu. Nous faisons nôtre les 5 fondements du Protestantisme énoncés par Martin Luther suite à sa redécouverte de l’Épître aux Romains :
- Sola scriptura, la Bible seule fait autorité sur notre foi et non pas des enseignements postérieurs et à la fois contradictoires. Chaque chrétien est appelé à examiner les Écritures avec sa raison afin de saisir quelle a été la nature de la foi des premiers chrétiens et les recommandations précises qui leur ont été laissées par le Christ et les apôtres. Elles sont toujours valables pour nous aujourd’hui. Notre lecture de l’Ancien Testament se fait à travers l’éclairage du Nouveau Testament.
- Sola gratia, la grâce seule sauve. Le Fils de Dieu, le Christ, a quitté son Ciel dans le but express de porter le péché de l’humanité à la croix afin de la sauver de la mort et de l’enfer. A part le sacrifice de Christ, rien d’autre ne peut délivrer l’homme de la souillure profonde de son être : le péché. Le Christ nous offre un salut totalement inouï et gratuit. « Mais en ceci Dieu prouve son amour envers nous en ce que nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous. »
- Sola fide, la foi seule sauve. Si le salut à la croix a été offert à tous gratuitement, il est effectif pour ceux qui y répondent par l’adhésion de leur confiance : la foi. C’est cette réponse libre, réfléchie et volontaire qui fait de nous des chrétiens. Aucune œuvre méritoire ne peut nous accorder le salut et nous ouvrir le ciel. Les œuvres bonnes auquel l’évangile nous appelle découlent plutôt de notre foi, elles sont le signe d’une vie dédiée à l’amour Jésus, d’une vie transformée de progrès en progrès par la présence de Dieu le Saint-Esprit dans le cœur du croyant. En accomplissant des œuvres bonnes, nous nous réjouissons de faire ce pourquoi Dieu nous avait créé au tout départ.
- Solus Christus, seulement Christ. Notre foi est centrée autour du Christ et de Son œuvre, de Dieu le Père et du Saint-Esprit. La personne trinitaire de Dieu est le seul objet de notre adoration et de nos prières.
- Soli Deo gloria, à Dieu seul soit la gloire. Nous sommes convaincus que l’être humain a été créé au départ pour vivre une relation extrêmement profonde avec Dieu. A travers l’adoration et une vie consacrée, nous rendons gloire à Dieu et le ferons encore dans son Ciel.
Pourquoi baptiste ? Si nous attribuons de la valeur aux cinq principes fondateurs du Protestantisme, nous adoptons face au baptême une position que l’Église luthérienne n’a pas tranchée et qui nous paraît conforme aux prescriptions évangéliques. A plusieurs reprises dans les Évangiles, il est question du baptême du croyant. Il n’est autre que le symbole et le témoignage public de sa nouvelle appartenance à Christ par la foi. Le baptême ne sauve pas, il est pratiqué par des personnes averties et capables de comprendre le salut par la croix. Encore une fois, revenons aux racines du mot grec [baptizo] ou [baptein] , qui signifie immergé. Voila pourquoi nous pratiquons le baptême par immersion du croyant adulte en tant que témoignage volontaire de l’œuvre rédemptrice de Christ, par la foi en sa mort et sa résurrection en faveur de notre salut.
En tant que baptistes, nous attachons de l’importance à un engagement moral de vie et au un rôle missionnaire de l’église. Nous sommes favorables à l’autonomie locale des églises (séparation de l’Église et de l’État), et finalement, nous fonctionnons sous le principe congrégationaliste (fonctionnement non pyramidal des assemblées, mais concertation et prises de décisions de tous les membres actifs). Les racines du baptisme, pour être plus profondément comprises, mériteraient un plus long propos socio-historique, nous les éclairerons encore davantage par la suite.